Barrières sociales et psychologiques : le logement, refuge ou prison ?
Vivre seul entre quatre murs : une perte progressive de repères sociaux
À Lyon, 42% des plus de 75 ans vivent seuls (Insee, chiffres 2023). Cette solitude résidentielle s’accompagne souvent d’une baisse de la participation à la vie de quartier ou associative. Le risque ? Que le logement ne devienne un simple espace d’attente, « où les jours se ressemblent sans visite ni projet ».
La honte de la précarité du logement est aussi un frein souvent méconnu. De nombreux aînés lyonnais n’osent plus recevoir leurs proches, inquiets de montrer un appartement dégradé, mal chauffé ou encombré de souvenirs. Plus de 15 % des logements habités par des +70 ans à Lyon présentent au moins un défaut grave (humidité, chauffage défaillant, électricité… Source : Agence d’urbanisme de Lyon, 2021).
- La peur du « regard des autres » pousse certains à s’isoler volontairement.
- La difficulté à signaler ou à demander une aide pour de petits travaux (une poignée cassée, une fuite...)
- Le sentiment de « ne plus être chez soi dans son propre quartier »
L’impact de la perte d’autonomie sur le rapport au chez-soi
Les troubles cognitifs ou moteurs renforcent ce processus d’isolement. Lorsqu’on perd en mobilité ou en mémoire, on redoute de sortir, de se perdre, de chuter dans les parties communes. La crainte d’un cambriolage s’ajoute parfois, poussant à « se calfeutrer ».
Face à ces situations, le logement cesse d’être un tremplin vers l’extérieur pour devenir une forteresse. Ce huis clos favorise la dépression, l’accélération de la perte d’autonomie et, parfois, l’installation de troubles du comportement liés à la solitude.